J’ai déjà eu à deux reprises l’occasion de m’exprimer sur l’Anru 2 ,le 27 fevrier et le 11 avril 2017 pour regretter la » timidité » de la ville de Roubaix dans le montage du dossier de l’Anru 2 . La ville de Tourcoing à quant à elle clairement annoncé la couleur en proposant un réaménagement en profondeur du quartier de la Bourgogne comportant la démolition de plusieurs centaines de logements , pour Roubaix , on est toujours dans l’expectative .
Ce ne sont toutefois pas les études qui font défaut , puisque une bonne dizaine de celles-ci ont été lancées ou réalisées sur le territoire de Roubaix en matière d’habitat , de stratégie à mettre en oeuvre sur les quartiers susceptibles d’être concernés par les futurs programmes du prochain PNRU , etc . On peut comprendre les précautions prises pour cadrer un dossier qui tienne compte des spécificités roubaisiennes où la reconquête du parc privé ancien et inconfortable est un enjeu majeur et incontournable , et du temps nécessaire à la concertation et à l’information , mais on ne part pas de rien dans une ville qui a géré un des dossiers les plus importants de rénovation urbaine en Région Hauts de France dans ces dernières années .
Les enveloppes financières nationales consacrées à la rénovation urbaine , même en tenant compte des annonces du Président de la République à Tourcoing ,ne prêtent pas rêver , et l’on sait que nous sommes sur des opérations au long cours , raison de plus pour ne pas faire du « sur place » et mettre clairement sur la table les choix de la ville et les verrous à lever .Oui il faudra avoir le courage de dire que nous aurons besoin de démolir à l’Alma comme à l’Epeule des logements déjà réhabilités au moment du GPV mais dont les formes urbaines et le peuplement ne permettent plus une vie équilibrée .Démolir mais aussi reconstruire ,et donc reloger , à Roubaix comme dans le reste de la Métropole .C’est un des points de divergence majeurs avec la majorité municipale cramponnée à ses objectifs de dédensification et de diminution de la part du logement social dans le parc immobilier roubaisien .
La bonne stratégie n’est pas d’expatrier des familles roubaisiennes à l’occasion de la rénovation urbaine , mais au contraire de leur donner des choix de rester à Roubaix à travers le développement d’une offre de logement articulant le logement libre , le logement social voire très social comme l’accession à la propriété sous toutes ses formes .Le portage de foncier par l’EPF comme le foncier libéré par le PNRU peuvent et doivent être mis à contribution pour atteindre cet objectif.
Dans les autres défis à relever , il y a la reconnaissance par l’Anru d’un statut d’intérêt national pour les opérations de rénovation urbaine à venir sur le territoire roubaisien (mais pas que )en raison de leur complexité et de leur spécificité , où l’action sur l’habitat privé , la construction neuve , les interventions sur l’espace public , les équipements ,les services demandent à être traités de concert .
Dans cette optique , la maîtrise du temps est précieuse.Il est dommage d’avoir laissé filer ces dernières années au lieu d’avoir su finaliser un dossier majeur pour Roubaix qui reste à ce jour virtuel .Or à Roubaix les années comptent double voire triple , alors que l’écart se creuse de nouveau de façon alarmante avec Lille .