Le temps d’un projet urbain n’est décidément pas celui des habitants ! l’exemple du PMRQAD est là pour le démontrer , presque 6 ans se sont écoulés entre la signature de la convention et le démarrage effectif des premières interventions sur le bâti du quartier . Cette attente et ses frustrations , la vision d’immeubles vacants en attente de réhabilitation ou de démolition , les difficultés pour ne pas dire l’opposition des élus de la majorité municipale à co-construire un aménagement du quartier en concertation avec ses habitants , ont quelque peu fait oublier l’ambition du projet .
Désenclaver le quartier , aérer un tissu urbain particulièrement dense dans sa partie centrale , requalifier l’espace public , réhabiliter et reconstruire sur le site associé qu’est celui de l’ancienne fonderie Honoré , le doter d’un nouvel équipement neuf avec la relocalisation de la crèche Marie Buisine à côté du centre social , ne sont pas des choix insignifiants , il n’est pas , je pense inutile de les rappeler .
Le faisant , je continue à dire qu’il faut profiter du PMRQAD pour en dépasser les limites strictes , de l’autre côté du boulevard Beaurepaire en direction du canal , et en s’attaquant aussi au traitement des îlots urbains en dehors de son périmètre , c’est à dire aux extrémités de la rue du Pile et du boulevard de Mulhouse . Ne pas le faire c’est priver le Pile d’avoir un regard sur le canal , et à admettre peut être de façon définitive à ce qu’il tourne le dos au quartier des 3 Ponts .
Dans un temps lointain , celui des premières années de la politique de la ville , un document intitulé » le Pile Vert » avait été produit par un des techniciens de l’équipe opérationnelle déjà en place sur le quartier , document prémonitoire de la vision d’un quartier au coeur de l’identité roubaisienne , finalement pas si différent du « Pile Fertile » produit par Pierre Bernard l’architecte en charge du PMRQAD . Je recommande leur lecture ou leur relecture .